L'été dernier, début juillet, je surfais sur un forum d'annonces d'associations qui protègent et aident les chats, la tienne d'annonce était en page d'accueil, c'était urgent que tu trouves une famille.
Je suis allée voir de plus près, pour lire ton histoire.
Tu avais 12 ans, et tu avais été abandonnée en décembre à cette association, par ta "maîtresse" qui ne voulait plus de toi après tout ce temps passé ensemble, en plus toi qui était une Siamoise (ancien type) tu as dû t'attacher énormément à elle, comme le font les Siamois, elle t'a abandonné sous prétexte que ses petits-enfants avaient des allergies, et qu'elle préférait ne pas les empêcher de venir la voir plutôt que de te garder.
Alors tu t'es retrouvée là , complètement désorientée, prise en charge par une gentille famille d'accueil.
Très peu de temps après ton arrivée, la jeune fille détecte des boules sous ton ventre.
Tu n'avais pas été stérilisée de toute ta vie, et cela a engendré ces boules: tumeurs mammaires, cancéreuses.
On t'a enlevé toute la première chaine mammaire, malheureusement ça a été mal fait, le véto n'est pas allé assez haut, ce qui fait que ça a récidivé très rapidement, et touché la seconde.
Tu as rapidement perdu du poids, déjà que tu n'en avais pas beaucoup. Tu es devenue presque squelettique, ta mise à l'adoption a été repoussée, puis en mai, vu ta faiblesse, ce n'était plus possible de t'opérer (d'après ce que j'ai compris).
Alors ils ont décidé de te mettre à l'adoption pour te donner une vraie famille -et surtout parce que la FA ne pouvait plus te garder- pour que tu termines ta vie paisiblement.
Depuis mai jusqu'à juillet, personne ne voulait. D'après les vétos, tu ne verrais pas l'année prochaine.
Je suis tombée donc sur ton histoire, que j'ai lue, les larmes aux yeux, et j'ai décidé de t'adopter. J'en ai parlé à ma chérie, qui a été tout de suite sous ton charme.
Tu étais à Paris, mais qu'importe, nous avons tout de suite posté pour t'adopter.
On a rapidement pris rendez-vous pour venir, et le 23 juillet, nous sommes montées à Paris (nous étions en Dordogne avant et nous y retournons par la suite), et nous t'avons vu dans la maison de la présidente de l'association, qui t'avait récupérée puisque l'autre FA ne pouvait plus.
Quand je t'ai vu sur son lit, squelettique, j'ai craqué. Je suis venue te dire bonjour, et me suis approchée pour que tu puisses me sentir. Puis je tai doucement caressé, et tu as ronronné immédiatement.
Tu marchais mal, à cause de tes tumeurs qui se nécrosaient entre tes pattes arrières, qui occasionnaient donc des plaies.
On t'a emmenée dans notre hôtel, on nous avait prévenue que tu risquais de rester tout le temps sous le lit, et que tu ne mangeais pas grand chose...
Tu as fait le tour de la chambre, puis tu t'es mise tout de suite sur le lit, couchée en boule près de nous
Mais par contre, en effet tu n'as rien mangé...
Quand je me suis installée près de toi, tu es venue sur mes genoux, ronronnant tant et plus.
Tu nous avais déjà adoptées...
D'ailleurs, le soir pour dormir, tu es venue tout contre moi, mon cou, pour dormir, ronronnant encore...
C'est une habitude que tu n'as jamais perdue, chaque nuit tu venais te coller contre moi, le plus possible, c'était tellement mignon...
Le lendemain, nous sommes reparties en Dordogne, où là tu pouvais te reposer et aussi gambader dans l'herbe, si tu avais les forces et l'envie.
Tu as commencé à manger une fois arrivé dans notre chambre. Ca nous a fait tellement plaisir!
Très vite, tu as voulu explorer la maison. Et à un moment, nous t'avons vu grimper bancalement mais tellement vite les escaliers qui menaient au premier étage !
On t'a suivie, et tu es allée t'installer sur un coussin très moelleux dans une chambre du fond.. lol
Dans cette chambre, tu aimais y être, avec nous, lorsque nous jouions à la console. Tu as même sauté du canapé jusqu'au fauteuil!
Tu étais pleine de ressources et de surprises!
Un jour, on était en haut, devant la télévision, on t'avait laissée dans la chambre, avec la fenêtre ouverte pour aérer, tu dormais sur le lit (devant la fenêtre, il y a un escalier petit en bois pour aller sur la terrasse, on l'avait laissée pour si elle voulait se dorer au soleil), et on t'a vue arriver par les escaliers, miaulant pour qu'on descende être dans la chambre avec toi!
On s'est demandé par où tu étais passée... Et puis le jour suivant, on a eu la réponse! Tu as sauté toute seule de la terrasse au sol (un peu plus d'1 m), avec souplesse, sans aucun soucis.
LÃ encore tu nous avais surprises!
Tu te roulais sur le petit trottoir, malgré tes boules, tu te couchais dans l'herbe, voulais explorer tout le jardin.
Jusqu'au jour où on a vu (c'était même pas 15 jours après) que ta patte arrière droite était toute gonflée... C'était le sang qui n'arrivait pas bien à remonter, bloqué un peu par les boules...
Tu as eu un traitement pour t'aider. Ca a diminué, tu arrivais mieux à marcher, tu n'avais plus cette patte d'ours, avec tes doigts d'ours...
La suite des vacances s'est bien passée, tu reprenais quelques grammes, et nous sommes rentrées sur Cagnes sur mer. Le voyage s'est bien passé, on l'a fait en deux temps pour que ça ne te fatigue pas trop.
Une fois à la maison, le 20 août, on a dû te laisser uniquement dans la chambre, parce qu'Arkana t'a attaquée (quand tu lui tournais le dos, évidemment). Heureusement, tu n'as rien eu.
la véto nous avait expliqué que c'était parce qu'elle avait senti que tu étais malade, et dans les groupes on chasse et éloigne le malade pour pas qu'il contamine les autres, dans la nature. Mais avec son comportement de maintenant, je doute que ce soit ça, tu sais ma Lya! Arkana est une peste. Enfin revenons à nous.
Ton état s'est aggravé subitement, trop rapidement... Ton arrière-train, avec ces boules qui tempêchaient de bien marcher, a commencé à ne plus marcher lui non plus... Tu as eu une systite en plus, et une constipation (à cause des tumeurs, là encore). Ta patte ne désenflait plus.
Tu as commencé, toi qui nous parlait énormément, à nous parler sans le son... Et puis tu ne montais plus près de moi, tu ne montais plus sur le lit, qui était pourtant posé sur le sol.
Quand on t'a retrouvée à cheval sur le rebord de la litière, l'avant dedans, l'arrière dehors, sur le couffin qu'on avait mis tout près pour que tu n'ais pas trop de chemin à faire, c'était terrible...
Et un autre après -midi, où pour venir vers moi tu t'es agrippée à la moquette pour avancer, en me parlant...
Puis ensuite, vers le 10 septembre, tu semblais vraiment souffrir. On avait fait une visite chez la véto, où elle t'avait fait passer une radio. Tu avais une boule blanche suspecte dans un poumon, sûrement des métastases... La suite aurait été trop horrible pour toi, convulsions, étouffements, on n'a pas souhaité que tu connaisses ça.
Tu avais déjà connu trop de choses....
Alors le 12, on est retournées chez la véto, pour savoir, pour qu'elle t'examine et nous conseille, on était perdues... C'était le jour anniversaire d'Arkana. Elle nous a dit que dans les jours qui venaient, tu aurais surement des convulsions. Elle t'a faite marcher pour voir ton arrière train, tu t'es trainée péniblement....
On a pris la décision la plus difficile de notre vie, mais il le fallait, ce n'était pas de l'amour pour toi que de te laisser souffrir encore. Surtout aussi qu'on ne pouvait rien faire...
On est restées près de toi, tu étais allongée sur ton coussin dans ta caisse ouverte en deux, la véto t'a injecté le produit qui est sensé être le premier (ensuite y'en a un second fatal, mais le premier est sensé endormir uniquement) mais tu étais tellement maigre qu'il a fait effet à lui tout seul...
La véto juste après avoir fait l'injection, a eu la gentillesse de nous laisser seules avec toi, et nous t'avons accompagnée. Ce fut terrible de voir ta petite vie partir, s'effilocher de plus en plus. Tu nous as parlé, nous aussi, on t'a rassurée, apaisée.
Maintenant, tu es avec nous, dans ton urne, dans le placard de la chambre. Et tu ne nous quitteras plus, on gardera ton urne toute notre vie, précieusement.
Ca m'a fait beaucoup de bien -même si c'est très douloureux- de me rappeler tout ça, et de l'écrire. Je parle le plus souvent possible de toi, car c'est te faire vivre parmis nous, encore. Toujours.
Tu n'as pas tenu deux mois, alors qu'on t'en laissait au moins six, mais ces deux mois passés avec toi sont une éternité.
D'ailleurs, tu es toujours là .
Avec ton histoire, tu laisses un message fort, utile pour les autres chattes: stérilisez-les.
Je t'aime ma Lya.
