Mistoufle

[Amnesy]

Mon Mistoufle...

Je ne pensais pas que ça arriverait maintenant, aussi soudainement, comme ça. Je pensais que tu resterais encore longtemps à nos côtés. C'est vrai, 14 ans et demi, même si c'est déjà bien, ce n'est pas beaucoup!
Tu ne prenais pas de risques, pépère comme tu étais, préférant les bons genoux et les caresses à l'escapade et la découverte.
J'aurai tellement de choses à te dire...

Tu es arrivé dans ma vie, j'avais 7 ans. C'était donc en 93. Je te réclamais ardamment depuis des semaines, je voulais un chat, et pas autre chose. Mes parents n'avaient jamais eu de chat, ni l'un, ni l'autre.
Un ami de classe habitait à la campagne, et une de ses chattes a eu des petits. Ses parents nous ont proposé de venir en choisir un.

Je t'ai tout de suite vu, tu étais le petit rouquin et blanc, tu étais si petit, si mignon... Je t'ai choisi, je n'ai vu que toi, et tu es reparti avec nous.
Dans la voiture, tu couinais, pressé d'arriver et sûrement angoissé aussi. Mais une fois à la maison, tu t'es très vite adapté.
Tu faisais des bêtises, jouais comme un fou, et les années ont passé.

On a déménagé de la Trinité pour Nice, pour que j'aille au collège et lycée de Nice, et tu es venu avec nous. Tu préférais toujours l'appartement de la Trinité, et tu étais content d'y retourner en vacances.

Quand on allait en vacances en Dordogne, tu venais avec nous, découvrir la campagne, l'herbe, que tu t'empressais de manger, même (enfin pour toi c'était fait exprès) si après tu la vomissais, aléatoirement quelque part...
Tu ne t'es jamais aventuré plus loin que le jardin (propriété entourée de près clôturés, et perdue dans la campagne), contraiment à Cachou qui lui, une fois le jardin exploré, a franchi le portail et est allé découvrir autre chose.
Toi non, tu restais aux abords de la maison, et le soir, tu ne voulais pas rentrer, on te courrait après, tu devais croire qu'on jouait...

Après la mort de mon père, qui restait très souvent avec toi, on a pris Cachou pour ne pas que tu t'ennuies. C'était en 99. Tu t'es demandé ce qu'était cette petite chose noire minuscule qui venait te sentir les pattes. Tu avais déjà un bon poids, et la différence de gabarit était impressionnante.
Tu n'as jamais feulé sur lui. Tu l'as accepté tout de suite, et tu t'es occupé de sa toilette.

Tu as toujours été une bonne pâte, le vétérinaire disait toujours "qu'il est gentil!" c'est vrai que les rouquins, à la base, c'est gentil, et toi, tu l'étais encore plus!

Les années ont passé, encore, et je suis partie de la maison. Ma mère, qui louait l'appartement de Nice, l'a laissé et est repartie vivre à la Trinité, près de son travail. Moi je suis restée sur Nice, dans mon studio.
Si je ne t'ai pas prise avec moi, c'était parce que deux chats dans ce petit studio, c'était trop, j'avais déjà ma souris (c'était uniquement moi qui m'y occupais, contrairement à vous deux, où c'était ma mère et moi), je ne voulais pas te séparer de Cachou (de toute façon j'aurai pas choisi entre vous deux) et laisser ma mère seule sans vous, s'aurait vraiment été vide.
Puis tu avais ton petit confort aussi. Je me souviens quand tu es venu avec Cachou dans mon studio justement, lorsque ma mère a été hospitalisée. Je me suis occupée de vous deux, mais tu te sentais à l'étroit. Tu as été assez perturbé de te retrouver là.
Quand tu es rentré, tu as immédiatement repris tes habitudes, tu courrais sur le tapis pour que je te fasse un câlin.

Cela faisait 3 mois et demi que je ne t'avais pas vu. Le choc de te voir comme tu étais. Si maigre. Si... fatigué, au bout du rouleau...

Ma mère m'a appelée lundi matin (on s'était pas reparlé depuis 4 mois environ). Tu revenais de chez le vétérinaire, et tu n'étais pas bien du tout... Le pronostic n'était pas bon du tout...

Je suis venue immédiatement. Elle t'avait isolé dans sa chambre et tu étais monté sur son lit, parce que Cachou t'avait sauté dessus pour jouer (alors que ça t'embête toujours, tu ne joues plus avec Cachou depuis qq temps), pour que tu sois tranquille.
Tu n'as pas réagi quand je suis venue près de toi. Tu étais couché, une patte un peu trop sous toi, comme si tu t'étais couché tel quel.... Tes yeux, enfoncé dans leur orbite, ne se sont pas ouvert, ou si peu.
Je t'ai parlé, caressé doucement. Tu n'avais plus que la peau sur les os. Le choc.

Qu'est-ce que tu avais? Le véto n'a pas su le dire. Ma mère n'a pas souhaité d'embêter avec une autopsie. J'ai respecté son choix, même si j'aurai voulu savoir, j'aurai voulu savoir avant, et pas du tout te faire subir ça, l'autopsie.

Ma mère m'a raconté ce qu'il s'est passé:
Cela faisait trois semaines qu'il se passait des choses étranges. Tu ne mangeais plus. Tu buvais toujours. Au début, elle a pensé que tu boudais ta pâtée (il avait une pâtée spéciale pour son poids depuis 4 ans, enfin il en a eu plusieurs de spéciales, justement parce qu'il voulait plus de l'ancienne), alors elle a tenté d'autres, avec le véto, parce qu'elle voulait toujours que ce soit de la spéciale.
Puis les jours ont passé, et tu ne mangeais pas, ou si peu. Alors, toujours en en parlant au véto (il te soignait depuis que tu es tout chaton)), ils ont réfléchi à ce que ça pouvait être, mais comme tu avais un comportement tout à fait normal à côté, ils ne se sont pas inquiétés.
Vendredi dernier, ma mère a testé de la pâtée autre, puis des croquettes, que tu as mangé. Mais tu as tout revomi plus tard.
Tu buvais toujours. Peut-être pas assez.

Dimanche, tu as commencé à miauler bizarrement. Comme quand on t'embête, quand Cachou te saute dessus et te dérange, mais en plus.. lamentable.. C'était déchirant, m'a dit ma mère.
Tu avais énormément maigri, trop. Tu étais passé de 6.5 kg à 5.5. C'était énorme, en si peu de temps.
Donc lundi, vétérinaire. Il a voulu faire la prise de sang, et là, pas de sang qui vient. Impossible de faire des examens.
Pendant la consultation, tu étais si faible, si calme. Toi qui d'ordinaire, tu le mordais, car avec l'âge, tu es devenu aigri, et il disait "oh, tu étais si gentil...", là tu ne brochas pas, même pas pour la prise de sang.
Il a fait des radios, et on voyait qu'un poumon était un peu clair (ou gris je sais plus), ma mère a dit comme si y'avait un emphysème, mais c'était pas ça. Le coeur aussi était étrange, comme si y'avait du liquide dedans, m'a dit ma mère.
Et quelques choses petites et sombres (ou grises) dans l'intestin.
Mais rien de précis, le véto n'arrive pas à savoir ce que c'est, et sans la prise de sang....
Mais il n'était pas optimiste, vu ton état général, tu étais si faible... Et si déshydraté aussi. Le fait qu'il n'y a pas eu de sang (ou une très faible quantité) pour la prise de sang a bien montré que c'était déjà bien avancé...

Ma mère t'a donc ramené et m'a appellée.

A un moment, quand j'étais près de toi -on est resté, ma mère, ma copine et moi tout le temps avec lui depuis notre arrivée-, tu as bougé, tu t'es un peu animé. Puis tu es replongé dans l'immobilisme. Tu t'économisais, même si...
j'avais prévu de rester tout l'après-midi avec toi, puisque ma mère pouvait pas annuler ses patients, pour pas que tu sois seul...

Malheureusement, tout s'est accéléré (déjà que c'était hyper rapide), tu t'es levé, tu as chancelé. Tu t'es assis, et tu as commencé à miauler. J'ai entendu ce miaulement lamentable, et c'était horrible. Comme si tu appelais à l'aide. Tu as miaulé, beaucoup, fort, puis tu es parti d'un coup en arrière, les pattes tendues, les bougeant un peu, tu es tombé à la renverse en miaulant à la mort, et tu es resté sur le dos, comme ça, les pupilles totalement dilatées...
Tu venais de convulser...
Ce fut horrible de te voir convulser, c'était si impressionnant et violent..

Ma mère a appelé le vétérinaire, il était 13h passée, elle voulait savoir si elle pouvait t'amener tout de suite, il a accepté.
Tu étais mourant... Elle t'a installé sur un tissu dans ta caisse, tu avais repris un peu tes esprits.
On est venu toutes les trois avec toi, et le vétérinaire t'a endormi.

Tu es parti, sous nos caresses, nos baisers, couché, le nez entre tes pattes, apaisé....

Je ne réalise pas. Tu faisais partie intégrante de ma vie, je t'ai eu avec moi si jeune... On a grandi ensemble, tu étais mon tout premier chat... C'est pas possible que tu sois parti. Pas si vite, pas comme ça, pas maintenant.
Je ne peux résumer ici 14 ans et demi de souvenirs... Mais sache que tout est dans mon coeur, à jamais.

J'espère que tu gambades bien avec Lya...

Je t'aime mon Mistoufle...

[Didou]

On sent bien à travers ton récit à quel point tu aimais ton Mistoufle

Sa disparition est bien triste...
C'est "dommage" que vous n'ayiez pas pu savoir de quoi il souffrait, pauvre doudou...

Mais vous avez fait le bon choix en le soulageant de ses souffrances... c'était la meilleure preuve d'amour que vous pouviez lui faire

Au moins tu as pu le voir une dernière fois, et l'accompagner et l'entourer de ton amour dans ses derniers instants, c'est important
Ca t'aidera sûrement d'avoir pu lui dire au revoir...

J'imagine la tristesse que tu peux ressentir... tu étais particulièrement attachée à lui, c'était ton premier chat, celui avec qui tu as grandi... c'est sûr qu'il va laisser un vide derrière lui...
Dans quelques temps tu oublieras ces dernières images de lui pour ne garder en mémoire que les moments heureux que vous avez partagés

Courage... je suis sûre que tu trouveras un peu de réconfort auprès de tes louloutes...

[Gaby]

Courage, Amnésy, ton petit chat ne souffre plus et il a été heureux toute sa vie...
Il faut beaucoup de temps pour accepter sa disparition.

Tu as bien fait de nous raconter ses derniers moments, je suis sure que cela t'a fait du bien, si on peut parler de "bien".....

[pierrealain]

Courage Amnesy. Au moins, il est parti comme il a vecu : entouré de ceux qui l'aimaient.

Il est maintenant au pays de l'arc-en-ciel, sans douleur et sans stress.

[Mimosa]

Ton premier chat, ton premier ami à 4 pattes... Comme ma maman-Pomponne...

C'est affreux de voir son animal souffrir comme ton mimi a souffert. Tu n'as pas la moindre idée de ce que pouvait être sa maladie ? Et s'il était malade depuis longtemps ?

Il ne souffre plus c'est l'essentiel et a certainement été réconforté par votre présence aimante à toutes les trois.

[Sandrine]

Je suis vraiment désolée Amnesy

Tu étais avec lui pour ses derniers instants, tu lui a montré ton amour jusqu'au bout

Endormir notre compagnon est une décision difficile, pénible qui fait mal... Je sais je l'ai fait aussi... Comme nous tous et toutes...

Parles nous, racontes nous des anecdotes, les bêtises qu'il faisait, les jeux qu'il préférait... Fait le vivre, fait le nous connaitre dans ce sujet

[Patricia]

[SaB]

Amnésy, je suis désolée pour toi
Cela a dû être difficile de le voir comme ca, affaibli, mais il faut que tu gardes tous les bons souvenirs que tu avais de lui et que tu sais si bien raconter Je suis sûre qu'il t'a attendu pour partir ... pour te dire au revoir ...

Je t'embrasse bien fort

[Marie-Ève]

[Amnesy]

Merci... Cela fait un tout petit peu plus d'une semaine à présent, et j'avoue que je ne réalise pas. C'est sûr, je ne vois pas sa place vide dans l'appartement puisque cela faisait quelques temps que je ne vivais plus avec lui. Cela fait que mon imaginaire est poussé, et que je l'imagine encore comme avant, là bas.
Mais il faut se rendre à l'évidence, il n'est plus là. J'ai du mal à le réaliser. Du mal à m'y faire.

Ton premier chat, ton premier ami à 4 pattes... Comme ma maman-Pomponne...

C'est affreux de voir son animal souffrir comme ton mimi a souffert. Tu n'as pas la moindre idée de ce que pouvait être sa maladie ? Et s'il était malade depuis longtemps ?

Il ne souffre plus c'est l'essentiel et a certainement été réconforté par votre présence aimante à toutes les trois.

Non il n'était pas malade depuis longtemps, même si c'était quelque chose qui couvait il n'y a eu des symptômes que trois semaines avant sa mort, et le véto n'a pas pu dire, à n'importe quel stade de son amaigrissement ou de son agonie, ce qu'il avait. C'est un mystère qu'il a emporté avec lui...


Mon Mistoufle, je me souviens quand tu miaulais et courais (ou trottais, selon ton âge) sur le tapis de la salle à manger, chez ma mère, pour t'y coucher, montrer ton ventre pour avoir un câlin...

Tu étais un chat qui parlait énormément, qui nous répondait. On pouvait réellement converser avec toi, et c'était si agréable, on avait vraiment l'impression que tu nous comprenais.

Tu sais, Inuki elle est un peu comme toi. La même robe, le même découpé dans les couleurs, ce sont juste celles-ci qui changent. Mais elle parle autant que toi, a les mêmes mimiques que toi. C'est amusant je trouve, comme si ça allait avec les gènes de la robe. Tu as la même morphologie qu'elle aussi.

Tu me manques mon chat. Je me souviens quand j'étais petite, tu jouais avec moi dans les draps, te cachant, griffant un peu même parfois.

Le souvenir le plus marquant, c'est quand tu dormais avec moi, cette nuit où je me suis réveillée, et tu avais la tête posée sur mon oreiller, comme la mienne, le corps bien parallèle au mien, dormant du sommeil du juste. C'était si amusant.
Il y a aussi une photo où je dors sur le canapé, sur le côté, et toi contre moi, dans le creux que je créais, ma main posée sur toi.
Et encore cette nuit, ou plutôt ce matin où, te réveillant à 6h et qq, tu es monté jusqu'à ma tête pour regarder le réveil, et comme ce n'était pas l'heure, aller te recoucher!
Je sais que c'était pour voir l'heure, parce que tu as recommencé à 7h -l'heure où ma mère se lève et vous donne à manger et se met en route alors que moi c'était plus tard- et à 7h tu es descendu et tu as quitté ma chambre.
Encore y'a pas longtemps, ma mère nous disait que tu regardais son réveil et que pareil, tu ne te levais pas si c'était pas l'heure. C'est incroyable.
En fait, je dois dire que le type de réveil te facilitait la vie, hein, parce que c'est ceux avec les chiffres qui sotn en rouge sur fond noir, donc cela devait t'aider à distinguer les batonnets dont ils étaient formés.
Mais n'empêche, c'était une preuve de plus de ton intelligence.

Je me souviendrai toujours de toutes mes nuits passées avec toi, te sentant contre mes jambes, et celles où parfois tu prenais toute la place!

J'ai du mal à le réaliser, mon Mistoufle. Mais je me force à regarder des photos de toi, et à me dire que c'est la vérité. Parce que je veux me souvenir de toi dans la réalité, et pas me réfugier dans l'illusion.

Je t'aime mon chat.

[Chlojuja]

je t'embrasse bien fort

[Sandrine]

Moi aussi je te fais de gros bisous Amnesy

J'aime beaucoup l'anecdote pour l'heure

[Didou]

Je trouve ça bien que tu te remémores tous ces souvenirs si précieux... c'est très touchant, vraiment

[Mimosa]

[syssy]