Trois semaines déjà que j'ai dû prendre la dure décision de te laisser partir. Trois semaines déjà que j'essaie d'apprendre à vivre avec ton absence.
Je n'arrive toujours pas à croire que tu n'es plus là, toi qui étais mon ombre et qui m'apportais tant par ta seule présence.
Si tu savais comme tu me manques...
Depuis ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de parler de toi très souvent, si ce n'est tous les jours. Tant d'occasions de me souvenir de toi, de ton amour inconditionnel, de notre relation si fusionnelle, de ton caractère si spécial à mes yeux, de tes petites habitudes si chères à mon quotidien et même de tes bêtises qui ont ponctué tes 13 années de vie.
Treize ans, tant et si peu à la fois.
Te souviens-tu quand je suis allée te chercher alors que tu n'étais encore qu'une crevette de même pas 2 mois ? Quand je suis venue pour te choisir et te ramener avec nous... Je vous ai prises dans mes bras, tes soeurs et toi, chacune votre tour... Et quand toutes les autres avaient l'air effrayées et mal à l'aise, à gigoter et couiner, tu étais la seule à rester dans mes bras sans rien dire, comme si tu m'avais déjà acceptée. Tu as voyagé contre moi pendant tout le trajet retour, sans un seul miaulement. Et arrivée à la maison, quand je me suis allongée à terre, tu es venue te frotter contre moi en ronronnant... Tu m'as adoptée tellement vite, ça a été mon plus beau cadeau...
Pendant ces premiers mois, tu étais une tornade pleine de vie qui ne pensait qu'à jouer, courir, sauter... Te souviens-tu quand tu grimpais à l'angle du mur du couloir, jusqu'en haut du papier-peint ? Te souviens-tu de tous ces moments qu'on a passés ensemble à jouer, de toutes ces photos que j'ai prises de toi dans les positions les plus improbables ? Te souviens-tu quand on faisait des courses poursuites dans l'appartement ? Te souviens-tu quand je me cachais de l'autre côté du mur, que j'approchais ma main du bord et que tu sautais pour me taper la main puis partir en courant ? Te souviens-tu quand tu ramenais les petites boulettes que je te lançais ? Je me souviens même, non sans honte, avoir déjà pleuré parce que tu n'étais pas vraiment câline quand tu étais petite. Et pourtant, si j'avais su... Si j'avais su à quel point tu serais le chat le plus exceptionnel à mes yeux, le match parfait pour moi, mon chat parfait dans toutes tes imperfections...
Au fil des mois et même des années, j'ai appris à te connaître vraiment. A te connaître comme peu de monde a eu la chance de le faire. Parce que tu choisissais avec soin ceux qui étaient dignes de recevoir tes marques d'affection. Ton caractère t'a souvent fait passer pour une malcommode, et je m'en amusais, même si je savais à quel point tu étais un amour, mon amour de chat, sous cette carapace de ronchon.
Et pourtant, tu nous en as fait voir! Quand tu as avalé du fil de couture avec une aiguille au bout qui, heureusement était trop grosse et s'était plantée dans ton palais... Quand tu es tombée, non pas une mais trois fois d'une fenêtre, malgré le soin qu'on mettait à surveiller tes allées et venues... Quand tu as sauté avec enthousiasme sur un énorme bourdon qui t'a piquée et qui a fait tripler ta patte de volume... Quand tu as échappé à notre vigilance en Vendée peu avant ta stérilisation et qu'on t'a retrouvée en train de te prélasser chez des voisins pendant qu'on te cherchait partout comme des fous et en imaginant le pire... Quand tu courais dans les escaliers de l'immeuble pour monter aux étages supérieurs... Quand tu t'enroulais autour de chaque obstacle sans exception quand on t'attachait dans le jardin en Vendée et que tu parvenais à t'extirper de ton harnais en une demi-seconde... Quand tu avais décidé que les hauts-parleurs de mon père et les chaises de ma mère feraient un meilleur griffoir que ton arbre à chat... Quand tu inspectais mon sac d'école pour tenter d'y trouver un pain au lait oublié et que tu déchiquetais le papier alu pour mieux te goinfrer de ce petit pain brioché et me laisser des miettes partout à terre et dans mon sac... Quand tu te jetais sur mes feuilles de cours et foutais le bordel dans mes affaires pendant que je tentais tant bien que mal de rédiger mes dissertations à la dernière minute, toujours pressée par le temps et sans patience pour ces moments de folie qui m'amusaient tant le reste du temps... Quand tu avais pris un malin plaisir à retourner un tiers des lettres du clavier de mon ordinateur flambant neuf pendant que j'étais sous la douche... Quand tu décidais qu'il était l'heure de se lever et que tu grattais tout ce qui était à ta portée, inlassablement...
Tous ces moments tourbillonnent et repassent dans ma tête, au gré des souvenirs qui remontent quand bon leur semble.
Mais ce qui t'a toujours le plus caractérisée, c'est ton côté bonne pâte, malgré les apparences. Parce que tu étais un chat facile, extrêmement facile même. Tu t'es toujours habituée à tout. N'importe quelle nourriture... croquettes, pâtée, nourriture crue, légumes maison... Tu mangeais toujours sans rechigner, peu importe la marque, peu importe le goût. Malgré tous les problèmes d'allergie que tu as eus, tu m'as toujours facilité la tâche parce que tu acceptais tout, sans exception. Peu importe les changements d'emplacement de gamelle ou de litière, tu t'y es toujours faite sans difficulté. Tu as même accepté le harnais et la laisse, sans réel problème. Tu t'es accommodée de n'importe quel type de transport, sans chigner. Tu as tout connu ou presque : la voiture, le bus, le métro, le train et même l'avion! Bien que je ne puisse pas témoigner de ton comportement en avion puisque j'ai malheureusement dû te laisser en soute, tu n'as jamais bronché pour le reste. Sur mes genoux en train, dans ton panier en voiture, tu étais la zen attitude incarnée ou presque. Et que dire des soins, auxquels tu as malheureusement goûté trop souvent à mon goût... Tu étais un amour pour prendre tes médicaments, jamais d'agressivité, jamais de rancune. Tu te laissais épointer les griffes sans protester, mais je dois admettre que la brosse n'était pas ta meilleure amie.
Je pouvais faire n'importe quoi avec toi, c'était le privilège que tu m'accordais à moi, et à personne d'autre. Et pourtant, je sais à quel point j'ai pu t'embêter, te faire râler, te faire tourner en bourrique... mais tu me le rendais bien. Mais jamais, jamais tu ne m'en as tenu rigueur. Un câlin de tête et tout était pardonné. Je n'avais jamais connu ça... Tu pouvais être dans la plus grande des colères, il me suffisait de te présenter ma tête pour que tu viennes y cogner la tienne et tout n'était plus que douceur et amour. Ces fameux "coco-bong", comme on les appelait sur l'ancien forum. C'était ta marque d'affection et de paix la plus caractéristique. Celle que tu pouvais accorder même à des inconnus. Celle que tu m'accordais quotidiennement, dès que ma tête était à ta hauteur. Je me souviens de ces câlins indescriptibles, quand nos têtes se frottaient l'une contre l'autre avec force et tendresse à la fois. Je me souviens à quel point tu avais une véritable politique de non-agression envers le visage. Même si tu n'aimais pas tellement les caresses sur le ventre (même si tu m'en accordais parfois), tu m'as toujours laissée fourrer mon nez dans la fourrure de ton ventre pour te couvrir de bisous.
Je me souviens avec un pincement au coeur de ta force tranquille. Toi qui ne semblais jamais stressée de rien, toujours impassible face aux chamboulements dans ta vie, toi qui vivais sereine, toujours les quatre fers en l'air étendue au milieu du passage (parce qu'il fallait toujours que tu sois à l'endroit le plus emmerdant possible... au milieu d'un couloir, dans l'encadrure d'une porte...)... Je me souviens avoir souvent dit en riant que tu étais montée à l'envers, tellement tu passais ta vie couchée sur le dos avec les pattes en l'air... Je me souviens de la force de ta présence. Toi qui m'accueillais toujours à mon arrivée à la maison, parfois avec tes yeux encore lourds de sommeil... Toi qu'il me suffisait de regarder pour que tu viennes me voir en trottinant, en me faisant ton petit miaulement si caractéristique, la queue en l'air et les yeux pleins de joie. Toi qui avais appris, je ne sais même plus comment, à venir quand je te sifflais et à aller où je te montrais en claquant des doigts. Toi qui étais toujours là, avec moi.
Je me souviens avec tendresse de tes rituels du matin et du soir, quand tu venais te coucher sur mon ventre pour recevoir tes câlins, tes massages d'oreilles et mon attention, tout simplement. Mais rien ne remplacera ta routine du soir, quand après avoir pris ta dose de câlins, tu t'en allais systématiquement te coucher en rond entre mes jambes, au niveau de mes cuisses, toute coincée. Suivant les jours, c'était alors le moment de la toilette, mais cette étape était optionnelle. Celle qui ne l'était pas, en revanche, était le moment où tu te laissais ensuite tomber comme une bûche par en arrière, pour finir couchée sur le dos entre mes jambes, ta tête au niveau de mes chevilles et tes pattes complètement étendues. C'était tellement amusant à voir, toi qui te lançais littéralement par en arrière et te laissais tomber en confiance, pour passer la nuit dans cette position. C'était toi dans toute ta splendeur. Et ça ne manquait jamais, c'était ton rituel, notre rituel. Et que dire de ces moments où, le matin, couchée sur mon ventre, tu étendais ta patte sur mon menton, tout en douceur...
Je me souviens des premières fois où tu as commencé à venir te coucher sur mes genoux, quand j'étais sur le canapé ou à l'ordinateur... Je n'osais plus bouger, de peur que tu ne reviennes plus... Et pourtant, si j'avais su à quel point tu y serais souvent, et de plus en plus avec les années... Quand je dis que tu étais mon ombre, je n'invente rien. Toujours là. Toujours. Même si peu de gens ont eu la chance de connaître ce côté de toi, tu étais un chat câlin et débordant d'affection, à ta façon, même si ce n'était le plus souvent qu'envers moi et parfois envers les quelques personnes que tu estimais. Même si tu n'avais pas le ronronnement facile, hormis en pleine séance de câlins, de patounage ou après une longue absence. Ca le rendait plus précieux encore. Tu étais le parfait équilibre entre dépendance et indépendance, tout en étant toujours présente.
Tu étais ma fille, mon bébé poilu, mon gros phoque d'amour, ma patatoune, mon loup, ma nouille, ma crottoune, ma beauté, notre Sternie d'amour... Et c'est vrai que tu étais belle, tellement belle. Tes yeux, ces grandes billes d'or où se lisaient la moindre émotion et la moindre humeur, et ton poil, si délicieusement gaufré, si épais, si doux, si unique. Et tu étais ma gueuse aussi, parce que tu n'aurais pas été toi sans ton côté chieuse.
Je repense en souriant à ta mauvaise humeur quand tu manquais un saut et que tu râlais... Quand tu ne supportais pas qu'on se moque de toi en riant... Quand tu n'aimais pas que j'accorde mon attention à d'autres que toi, quand tu venais littéralement t'asseoir sur Luna dans la plus grande indifférence quand elle était sur mes genoux, quand tu ramenais ta fraise dès qu'on lui donnait un peu d'attention afin de t'accaparer tous les câlins... Quand tu criais pour éloigner ceux qui ne te revenaient pas, quand tu râlais sans cesse pour un oui ou pour un non, quand tu mettais des baffes à Luna, au chien de ma belle-mère ou aux enfants qui passaient trop près... Quand tu avais tes moments de folie, quand tes yeux témoignaient de ton envie de faire une connerie, quand tu courais partout en mode bulldozer avec la queue en point d'interrogation... Quand je t'ai habituée progressivement à sortir sans laisse, et que tu courais partout au début, te dépêchant de courir dès que j'approchais pour ne pas rentrer, enivrée de cette liberté que tu aimais tant... Quand tu montais sur mon bureau pendant que je pianotais sur l'ordi, un Krisprolls dans la bouche, et que tu venais croquer l'autre moitié du Krisprolls qui dépassait... Quand tu venais t'approprier le lit, dès que tu avais compris qu'on allait se coucher, et que tu guettais Luna pour mieux la chasser... Quand tu te jetais sur ton griffoir en carton en courant, surfant sur le plancher... Quand je te faisais faire du surf en baissant et replaçant la table du salon pendant que tu tentais de garder ton équilibre dans le mouvement...
Je repense à tes moments de chasse en Vendée, où tu nous ramenais fièrement, au bout de ta laisse, des sauterelles et des libellules. Je repense à l'été 2008, en Vendée, où je me suis bloqué le dos et pendant lequel j'ai passé plusieurs semaines alitée. Je te revois, alors que tu avais accès à l'extérieur que tu aimais tant, revenir avec ta laisse du jardin jusque dans la chambre pour passer la majeure partie de la journée avec moi. Tu pouvais sortir, mais tu restais là, avec moi. Je te revois dehors, en Vendée ou ici, au Québec, en liberté, à profiter du soleil et de l'herbe, couchée, pour te faire dorer la couenne. Je te revois sauter partout dans la maison pour chasser les mouches. Je te revois encore quand tu avais réussi à attraper un moineau sur le rebord de la fenêtre de l'appartement. Je te revois lécher frénétiquement ton poisson et ta balle remplis d'herbe à chat, toi qui te shootais littéralement à cette odeur. Je te revois te rouler dans ton bac à litière fraîchement lavé à l'eau de javel.
Je te revois patouner sur mon ventre, sans fin, sans jamais sortir les griffes... Toi qui faisais toujours patte de velours avec moi. Je te revois sans cesse sur cette chaise près de la fenêtre que tu affectionnais tant, je nous revois ensemble, chaque matin, quand je prenais mon café avant d'aller travailler et qu'on regardait dehors ensemble. Je me souviens de tes grosses pattounes bien rondes que j'aimais tant... Je te revois, chaque jour ou presque, venir te coucher sur mes genoux dans la cuisine de l'appartement, après le repas... Je te revois venir sur mes genoux pour ton câlin rituel quand j'étais aux toilettes... Je te revois sauter sur le meuble de la salle de bains après ma douche, quand tu attendais que j'enfile mon peignoir pour ensuite me sauter sur le dos...
Je repense aux moments où je me cachais sous les draps et que je te sifflais, pour te voir chercher une entrée jusqu'à finir par me retrouver. Je te revois dormir dans tes paniers, dans toutes les positions possibles et imaginables... Je repense avec tendresse à tes petites léchouilles sur mon nez, qui suivaient souvent nos câlins de tête... Je repense à ton amour inconditionnel des boîtes, de toutes les boîtes...
Je repense à ta panoplie de miaulements... Je te revois miauler sans bruit, je réentends ton petit miaulement quand tu montais sur moi, quand tu étais contente de me voir... Je réentends tes pleurs quand tu miaulais parfois seule dans ton coin jusqu'à ce qu'on t'appelle. Je réentends tes miaulements de pas contente, tes miaulements de dissuasion...
Je te revois, à mon retour en France après un an d'absence en 2010... Je revois tes yeux en m'apercevant, ton expression, j'entends encore ton miaulement et je te revois courir vers moi... Ca n'a pas de prix.
Je revois ton air de fouine, qui voulais tout connaître, tout sentir. Je te revois toujours présente quand on avait de la visite, à sniffer ces inconnus sans pour autant leur accorder la moindre caresse, à part dans tes bons jours. Je te revois faire l'inspection systématique des sacs de courses, je te revois venir inspecter nos travaux de rénos, je te revois le nez en l'air, demandant toujours à monter plus haut pour explorer de nouveaux lieux insolites... Et je me souviens de la confiance aveugle que tu m'accordais. Toi à qui j'avais appris à ne pas avoir peur de l'aspirateur, toi qui restais impassible devant le bruit des outils qu'on utilisait et qui t'approchais parfois trop près. Toi qui venais toujours quand je t'appelais, peu importe la situation. Toi qui descendais des hauteurs en montant sur mon dos et en profitant de cet ascenseur jusqu'à ce que tu puisses sauter à terre lorsque je finissais accroupie. Toi qui me suivais partout, toi qui m'as suivie au bout du monde... Toi qui as squatté ta cage de transport en avion dès sa réception, jusqu'au jour J. Toi qui m'as fait comprendre que tu serais là avec moi dans ce nouveau départ. Je revois encore ton regard apeuré quand ta cage est partie sur le tapis des bagages hors dimensions à l'aéroport et que tu t'éloignais de nous... Ca m'avait fendu le coeur... Et j'avais tellement peur, peur qu'on te perde, peur de ne jamais te revoir. Mais tu es arrivée ici avec moi, et une nouvelle fois tu t'es habituée. Habituée à cette nouvelle maison, où vivait déjà Luna... Toi qui n'aimais tellement pas les autres chats. Tu ne lui as pas fait de quartier, tu t'es imposée et c'était réglé. Ton regard suffisait même à la faire fuir. J'aurais pourtant aimé vous trouver couchées l'une contre l'autre, un de ces jours. Je caressais l'idée que ça puisse finir par arriver.
Mais la vie en a décidé autrement. Toi qui avais déjà connu ton lot de problèmes, il a fallu que tu sois encore touchée. J'y ai cru pourtant. J'ai cru que tu t'en sortirais, une fois de plus. Et puis je t'ai vue dépérir, impuissante, malgré ta bonne volonté et tes efforts pour rester près de moi, tant que c'était encore possible. Je t'ai vue affaiblie, j'ai vu ton état me briser le coeur. J'ai vu les résultats médicaux enfoncer l'enclume... et pourtant, je ne l'ai pas vu tu sais... Ce moment où tu me disais que tu abandonnais. Il paraît qu'on le sent. Je ne l'ai pas senti. Pardonne-moi mon bébé. Pardonne-moi de n'avoir plus supporté de te voir comme ça, pardonne-moi d'avoir perdu tout espoir. Pardonne-moi de t'avoir laissée partir. C'était un choix de raison. Et, aussi dur soit-il, c'était aussi un choix du coeur. Mais que j'aurais aimé sentir que tu étais prête. J'espère que tu ne m'en veux pas. J'espère que tu as compris. J'espère que tu es bien et en paix désormais.
Je n'oublierai jamais le poids de ta tête dans ma main quand tu es partie. Je n'oublierai jamais le vide dans ton regard, quand la vie t'a quittée. Je n'oublierai jamais la douceur de ton poil, je n'oublierai jamais ton odeur, toi qui sentais si bon. Et je n'oublierai jamais cette sensation, quand la chaleur a aussi quitté ton corps pour laisser place au froid, au vide.
Je n'oublierai pas non plus à quel point les techniciennes sont sorties de la salle les yeux pleins d'eau, après avoir posé ton cathéter. Je n'oublierai pas la douceur de la vétérinaire, jusqu'au dernier instant. Je n'oublierai pas ses larmes. Je n'oublierai pas la tendresse avec laquelle elle t'a enroulée dans la serviette et t'a emmenée avec elle, alors que tu étais endormie pour toujours. Je n'oublierai pas.
Tu étais mon plus beau cadeau. Tu étais le chat de ma vie. Tu étais mon repère, mon réconfort. Mon chat d'exception. Une partie de moi est partie avec toi.
Aujourd'hui, je regarde les chats que je croise, et je ne ressens plus la même étincelle. Toi, tu n'es plus là.
J'aime penser que tu as été aimée et choyée autant qu'il était possible de le faire pendant ces 13 années. J'espère que cette vie t'a comblée. J'espère que tu as été heureuse. Moi je l'ai été, à tes côtés.
Je m'ennuie de toi, tellement. Tu me manques. Tu nous manques. A tous. N., ma mère, Elo, mon père... ceux qui t'ont connue, qui ont vécu avec toi, ceux que tu as acceptés, que tu as aimés, à ta manière. Ceux à qui tu as accordé ce privilège. Ceux qui t'aimaient tout autant et qui pleurent maintenant ton départ.
Tellement de souvenirs se bousculent dans ma tête que j'en oublie. Quoi qu'il en soit, aucun mot ne peut décrire à quel point notre relation était fusionnelle, exclusive et unique. Aucun mot ne peut restituer ce qui doit être ressenti pour être compris. Aucun mot ne peut te décrire à ta juste valeur. Aucun mot ne peut expliquer pourquoi tu étais si exceptionnelle. Aucun mot ne peut suffire pour relater ces 13 années de bonheur à tes côtés.
Et je n'en ai pas fait mention mais je n'oublie pas, en plus de tout ça, tout ce que tu m'as apporté indirectement. Dans quelles directions tu m'as menée sans même en avoir conscience, quelles personnes tu m'as permis de connaître, quelle vie tu m'as aidée à avoir. Je n'oublie pas.
Je termine avec le texte que j'ai fait graver sur ton urne :
24-08-2004 - 25-09-2017
Mon chat d'amour, mon alter ego. Le chat de ma vie.
Merci de m'avoir tant donné. Repose en paix mon bébé.
Tu resteras à jamais dans nos coeurs.
Je t'aime. On t'aime. Pour toujours.